Le coeur d'Angeline / II - Danse Angeline, Danse.

- Non, mademoiselle Angeline, s’il vous plaît, il ne faut pas regarder vos pieds... Relevez la tête. Indiqua Lawrence sur un ton strict et agacé.

Angeline souffrait de l’heure de danse qu’elle avait quémandée. Elle n’aurait jamais pensé que son tuteur aurait été aussi dur avec elle. Elle ignorait la raison de la rigidité de l’homme et s’en étonnait.

- Monsieur, pouvons-nous faire une pause ? Demanda la jeune femme épuisée.

Elle était en age et la danse rapide était harassante avec la grande robe qu’elle portait. L’adulte l'observait avec un regard froid que la couleur noisette de ses yeux atténuait légèrement. La jeune femme reprit  alors la parole essayant de faire accepter sa requête.

- S’il te plaît... Lawrence... Insista-t-elle d’une voix plus douce.

Quelques secondes plus tard, elle entendit son précepteur soupirer et s’éloigner d’elle avec une légère hésitation.

- Bien évidemment, reposes-toi... Je sais que ton mariage futur te préoccupe mais essaye de ne pas trop relâcher ton attention sur des tâches aussi simples que la danse. Tu as fait des erreurs de débutante tout à l’heure.

La remarque de l’homme blessa Angeline dans son ego ce qui lui fit rentrer sa tête dans ses épaules en grimaçant. Elle sentait dans l’intonation de sa voix que l’homme semblait lui reprocher son manque de concentration. C’était compréhensible mais la demoiselle ne voulait pas l’accepter, elle répliqua.

- Ce n’est pas de ma faute si mon partenaire refuse de me guider de façon à ce que je m’améliore !

La remarque était infondée et les deux jeunes gens le savaient très bien. Du coup, Lawrence ne se priva pas pour froncer les sourcils devant un tel comportement. Angeline avait croisé les bras devant elle, remontant ainsi sa poitrine. Les yeux du garçon descendirent une fraction de seconde avant que ses yeux se repose sur le visage de son élève. Il ne semblait pas avaler la remarque de la jeune rebelle et lui attrapa le poignet.

Angeline qui s’était assit sur une chaise entre temps fut surprise lorsque son précepteur la tira avec violence de sa pause pour l’attirer vers lui. Ne tenant pas correctement debout, elle trébucha et commença à tomber. Elle fut bloquée dans sa course vers le sol par le torse de Lawrence qui la retint en poussant un nouveau soupire. Il la repoussa doucement pour qu’elle puisse se remettre sur ses pieds. Angeline avait eut les joues rouges de gêne, elle aurait voulu rester debout et digne plutôt que de devoir avoir besoin de l’aide de son tuteur.

- Essayons une dernière fois. Rester sur un échec n’est bon pour personne.

La déclaration de Lawrence avait été plus douce, rassurante et murmurée. Cela fit redescendre la colère et l’envie de rébellion d’Angeline qui, après avoir soupiré longuement, reprit sa position de cavalière. Une dernière danse pour repartir sur le bon pied.

Lorsque la danse prit fin, Angeline avait un peu le tournis. Son précepteur dû la conduire sur la chaise qu’il lui avait fait quitter son siège. L’inquiétude se lisait sur le visage de Lawrence alors qu’il plaçait sa main sur le front de sa protégée.

- Tu ne sembles pas être tombée malade pourtant... Constata l’homme.

Angeline retira doucement sa main alors qu’elle croisait son regard avec amabilité avant de répondre pour rassurer Lawrence.

- Juste un petit tournis, tu m’as fait tourner la tête, il faut croire.

La demoiselle rit de sa déclaration malicieusement alors qu’elle se frottait les tempes. A ces paroles, le brun c’était éloigné et redressé pour lui laisser un peu d’air, avec un petit sourire au coin des lèvres.

- L’heure de dîner va bientôt arriver et cela ira sûrement mieux plus tard.

Lawrence était revenu vers elle, expirant un énième fois. Il la souleva de sa chaise avec beaucoup plus de douceur que la fois précédente. Angeline se laissa soulever doucement, soulagée qu’il lui donne ce coup de main. Au passage, le tuteur replaça une mèche blonde et rebelle derrière l’oreille de son élève.

Pour la seconde fois de la journée, il la raccompagnait à sa chambre. Angeline avait un peu oublié l’idée du mariage, son estomac ayant envahit son esprit, maintenant, elle avait faim.